Le site internet ouvre une nouvelle rubrique. Pour cette première, c’est Sébastien et sa Renault Colorale qui ouvre le bal.
Le site internet du club Les Anciens de Pinterville veut mettre en avant des personnes avec leur voiture ancienne ou de prestige. Pour ce premier article (il y en aura bien d’autres), quoi de mieux que le président du club. Et c’est à l’occasion de l’exposition des voitures anciennes et de prestiges de Verneuil-sur-Avre que Sébastien est passé sur le grill des questions.
Allez, il faut l’avouer, si le président du club est à l’aise pour parler mécanique, intarissable sur le sujet, devant un magnétophone, il est bien loin d’être dans son élément. Un exercice dont il n’a pas l’habitude mais il a fini par jouer le jeu (après tout, il n’avait pas trop le choix).
Revenons à nos moutons (ou plutôt chevaux) et présentons Sébastien.
Sébastien est né en 1978, époque qui a vu arriver en France « Il était une fois l’homme » et « Goldorak » dont il est un (très très) grand fan. Passionné d’anciennes voitures, il a crée avec d’autres passionnés le club Les Anciens Volants de Pinterville en octobre 2021 et il en est le président. Il possède une Renault Colorale et nous en dit plus à son sujet.
Depuis combien de temps possèdes-tu la Colorale ?
Cela fait plus de 20 ans que je l’ai. Je ne sais plus vraiment à quelle date mais ça fait longtemps. Affectueusement, je l’appelle Martin.
Dans quel état l’as-tu récupéré ?
En fait, c’est un ami qui vendait une maison et la charpente était tombée sur la voiture. Donc le toit était effondré et un pommier avait poussé à travers la benne. En mauvais état, je ne sais pas ce que l’on peut appeler par mauvais état mais il n’y avait que de la rouille et quelques morceaux de pièces (rires).
Du coup, tu as dû avoir du mal à trouver les pièces ?
Il m’a fallu 2 ans avant qu’elle puisse démarrer. Puis petit à petit, morceau par morceau, en cherchant les pièces sur divers sites internet, j’ai pu reconstituer la voiture dans son intégralité.
Combien de temps as-tu mis pour la restaurer ?
Il m’a fallu environ 7 ans jusqu’au moment où elle a été peinte en bordeaux.
Sur la restauration, aurais-tu quelque chose de particulier à dire ? Quelque chose qui t’aurait marqué ?
Non pas spécialement. Tout a été fait par nos soins. C’est une restauration 100% artisanale. Aucun professionnel n’est passé dessus que ce soit pour la mécanique ou la sellerie. On a tout fait petit à petit.
Même pour la sellerie ?
Alors pour la sellerie, il a fallu prendre des cours à Mondial Tissu à Evreux pour savoir utiliser une machine à coudre. Je leur fais d’ailleurs un petit clin d’œil. Je pars du principe que si quelqu’un a réussi à le faire, je peux le faire aussi.
Sais-tu combien il existe d’exemplaires de la Renault Colorale ?
Dans la gamme des Colorale, il y a les Prairie et les Savane et d’autres modèles dont le Pickup style « Woody »» ou « benne haley ». Du coup, il y a eu 8 exemplaires commandés, 7 exemplaires produits, 6 commercialisés dont celle-ci qui faisait partie d’un lot de 4 vendus à une coopérative laitière en Bretagne.
Il en reste combien en circulation ?
C’est la dernière de son espèce. Elle est en voie de disparition.
Envisages-tu prochainement des travaux dessus ?
Bientôt, on va devoir refaire la peinture. A l’époque, quand on l‘a fait, c’était les premières restaurations. On a peut-être pas suffisamment traité certaines parties de corrosion et du coup, avec le temps cela ressort un peu. Il faudra bien traiter pour pérenniser la voiture dans le temps.
On a oublié un point important. Elle est de quelle année ?
1947. Elle est plus vieille que moi, c’est sûr mais elle a fait plus de kilomètres avec moi qu’avec n’importe qui d’autre. Quand je l’ai eu, elle avait 42 000 kilomètres au compteur et maintenant elle a 110 000. Alors comme c’est un compteur à 5 chiffres, c’est marqué 10 000. Je ne pense pas qu’elle a 200 000 car lorsqu’on a ouvert le moteur, on a vu qu’il était en très bon état. Clairement, on voyait qu’elle n’avait pas 100 000.
Laissons maintenant la Colorale. As-tu d’autres véhicules de collection ?
Oui, bien sûr. Quand on collectionne, on a tendance à collectionner un peu tout donc moto, mobylette et autre véhicule bien entendu.
Quel est ton prochain projet ?
J’ai une Panhard Dyna X 84. On l’a choisi parce qu’elle était rare. C’était le tout premier modèle de la Dyna. Une voiture montée avec une coque en aluminium, un châssis en aluminium et un moteur 100% en aluminium. 68 chevaux pour 640kg. A l’époque, c’était une véritable fusée. C’était l’une des premières voitures équipées d’une boîte de vitesse synchronisée et de 4 freins hydrauliques aux roues.
Elle est de quelle année celle-ci ?
1947. Oui, j’aime bien cette année (rires).
Où en es-tu dans la restauration ?
Et bien actuellement, elle est décaissée. Le châssis est à nu, on a encore des traitements anticorrosion à faire et on va pouvoir commencer à la remonter. Pour le moteur, c’est impeccable.
Merci Sébastien
